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Astuces pour planifier son jardin cet été – les semis

Semis

L'été approche à grands pas et pour de nombreux jardiniers amateurs et professionnels, c'est le retour d'une période agréable, éducative et productive.

Le présent article d’adresse aux jardiniers débutants en présentant des trucs et astuces pour un jardin comestible productif, facile à établir et à entretenir. Cette première partie se concentrera sur les avantages du jardinage en général et la période des semis, tandis que le prochain article exposera les différents légumes à utiliser dans un potager et comment optimiser leur production.

Si vous ne jardinez pas en période estivale, vous devriez le considérer, car le jardinage ne comporte que des avantages pour ses fervents :

 

Exercice

Cela ne parait peut-être pas en regardant quelqu’un jardiner, mais l’activité représente une excellente séance d’entrainement. Quand vous jardinez, « vous vous accroupissez, vous vous penchez, vous vous tordez, vous vous tournez, vous agrippez et vous tirez. Ces mouvements font travailler les muscles de votre corps et se traduisent par une plus grande souplesse, une meilleure endurance et davantage de force » (Pages jaunes, s.d).

Également, le fait d’exposer votre peau au soleil entraine la formation de vitamine D par votre corps, molécule bénéfique à bien des niveaux.

Le fait de jardiner au moins 20 minutes, de trois à quatre jours par semaine, représente une bonne séance d’entrainement!

Antidépresseur

En 2007, une équipe de chercheurs en Angleterre a découvert l’existence d’une bactérie présente dans le sol qui agirait au même titre que les antidépresseurs. Effectivement, au contact de la bactérie Mycobacterium vaccae, une réponse nerveuse active les cellules du cerveau à produire de la sérotonine, neurotransmetteur important (Paddock, 2007).

À titre d’information, un taux de sérotonine trop faible peut occasionner de nombreux problèmes chez un individu: agression, anxiété, dépression, trouble obsessionnel compulsif (TOC), trouble bipolaire, intestin irritable et fibromyalgie.

 

Manger santé

Vous le savez déjà surement, la consommation de fruits et de légumes est bénéfique pour la santé. Le Guide alimentaire canadien recommande la consommation de 7 à 10 portions de fruits et légumes par jour pour un adulte, en raison de leurs propriétés préventives par rapport aux maladies cardiaques, des cancers, du diabète et de l’obésité (Santé Canada, s.d et Défi Santé, 2017).

 

Économique

Le prix des aliments a beaucoup augmenté dans les dernières années, encore plus dans le cas des fruits et légumes frais. Entre avril 2015 et 2016, le prix des fruits et légumes frais a augmenté respectivement de 11,7 et 11 % (Sagan, 2016). Cette augmentation est telle qu’elle occasionne des changements d’habitudes de consommation pour les gens les plus démunis. Effectivement, une étude récente de la Food Institute de l’Université de Guelph et de l’Université Dalhousie démontre que de 26 % des Canadiens avaient diminué leur consommation de fruits et légumes en 2016 en comparaison à l’année précédente (Harrison Julien,2016).

Or, le fait de prendre la pelle et de cultiver soi-même ses fruits et légumes diminue de beaucoup le coût des aliments! Pourvu que l’on réussisse bien notre jardin, bien entendu… Mais le présent article vise à vous aider dans votre réussite!

 

Les semis

Tout jardin qui se respecte débute par la production de semis, pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, même en considérant l’achat de tout l’équipement, la production de semis à la maison est plus économique que d’acheter ses jeunes plants à la pépinière. De plus, ces endroits ne vendent pas toujours un nombre impressionnant de cultivars, si bien que si vous désirez une sélection précise pour vos plants, vous vous devez de les faire vous-même. Mais au final, voir pousser vos petits plants est une source de beaucoup de plaisir et de fierté.

Plusieurs éléments sont nécessaires pour que vos semis soient beaux et prêts pour le jardin à l’été. Tout d’abord, ils ont besoin d’éclairage. Si vous avez de belles fenêtres exposées au sud, vous pouvez installer vos semis près de celles-ci, mais si l’ensoleillement de votre domicile n’est pas optimal, il vous faudra les installer sous un éclairage artificiel. Le jardinier paresseux conseille les lampes fluorescentes, car « elles sont plus faciles à utiliser pour les débutants et […] coûtent moins cher » (Hogson, 2006).

Toujours selon M. Hogson, les lampes fluorescentes de type atelier représentent le meilleur achat. Effectivement, ces lampes viennent habituellement en longueur de 120 cm, ce qui est la longueur standard pour les tubes de remplacement. Un format standard équivaut souvent aussi à moins cher, ce qui est vrai dans ce cas. Également, ces lampes viennent avec deux tubes, côte à côte, ce qui semble mieux pour la croissance des plantes (un étant insuffisant).

Le jardinier paresseux

J’adore Larry Hodgson, alias le jardinier paresseux, chroniqueur spécialisé en horticulture ornementale. À travers sa carrière, il a écrit plus de 50 livres sur de nombreux sujets, mais c’est ses conseils en tant de jardinier paresseux qui l’ont rendu célèbre (Jardinier paresseux, s.d).

Sa philosophie du jardinage est très sage: on ne doit pas accepter que le jardinage devienne un fardeau. Le jardinage doit être facile, accessible et agréable.

Je vous conseille fortement la lecture de ses ouvrages, en débutant par « Les 1500 trucs du jardinier paresseux »!

Finalement, ces appareils sont munis d’un « réflecteur qui dirige la lumière vers le bas et la concentre par le fait même, au grand plaisir des plantes » (Hogson, 2006).

Lampes de croissance pour semis

Mon équipement en lampes de croissance pour semis me permet aussi de cultiver des micro-pousses à l’année longue (via mon initiative Mon Micro-Jardin)

 

À noter qu’il existe d’autres lampes de croissance pour les plantes : les lampes aux halogénures (MH), au sodium (HPS) et aux DEL (diodes électroluminescentes). Celles-ci sont beaucoup plus puissantes que les fluorescentes, mais aussi plus cher. En fait, elles sont tellement puissantes que vous ne pouvez pas les installer dans votre salon; elles vous éblouiront! Si vous désirez employer ce type de lampe, prévoyez-vous une pièce qui servira exclusivement à la croissance de vos semis et plantes.

Le fait de planter ses semis ne demande pas vraiment d’explications, vous plantez les graines désirées dans un terreau approprié. Par rapport à la profondeur de plantation, les données se retrouvent toujours sur le paquet des variétés que vous plantez, mais comme règle générale, « semez à une profondeur égale à quatre fois le diamètre des graines et laissez 1 cm entre les graines (2 cm pour les grosses graines). […] N’enterrez pas les graines très fines, celles qui sont presque comme de la poussière : leur petitesse indique que, dans la nature comme au jardin, elles préfèrent germer à la surface du sol » (Hogson, 2006).

Petit truc pour vos contenants de semis : ça peut être n’importe quoi, pas besoin d’aller en jardinière pour acheter des contenants spécifiques. Réutilisez vos contenants alimentaires au lieu de les jeter au recyclage. Seul point important, ils doivent être munis de trous de drainage; vous n’avez qu’à leur percer des petits trous dans le bas. Une autre possibilité pour la réutilisation de matériel, les rouleaux de papier hygiénique : « coupez-les en deux et placez-les, serrés les uns contre les autres, sur un plateau étanche. Maintenant, remplissez-les de terreau et semez-y des graines » (Hogson, 2006). Simple, efficace et économique, on aime ça!

Semis dans des caissons spécialisés

Semis dans des caissons de culture spécialisés (accompagnés d’herbe de blé de Mon Micro-Jardin)

 

Une fois vos semis plantés, réglez le fonctionnement de vos lampes à l’aide d’une minuterie pour un éclairage de 14 à 16 heures par jours. Pour la croissance de vos plants, l’idéal est une distance de 15 centimètres entre les lampes fluorescentes et les plantules. Si possible, installez un petit système de poulies pour respecter en tout temps cette distance, à mesure que les plantes grandissent, vous pourrez monter les lampes.

Pour finir, deux autres éléments peuvent améliorer l’état de vos semis : le vent et la chaleur. Les Jardins de l’Écoumène conseillent d’exposer vos plantules à un courant d’air généré par un petit ventilateur, pour permettre une bonne aération et ainsi éviter les maladies provoquées par un excès d’humidité. Également, « les jeunes plantules ainsi exposées au vent développent une résistance supérieure au niveau de la tige et des feuilles, ce qui facilite grandement leur adaptation à l’extérieur, au retour de la chaleur ». Un tapis chauffant, de même qu’un thermostat peut aussi s’avérer un bon achat, car « l’intérieur de nos maisons en hiver n’est pas assez chaud pour permettre une germination optimale de plusieurs variétés originaires de contrées chaudes. C’est notamment le cas des piments, des aubergines, des cucurbitacées (concombre, melon, etc.) » (Jardins de l’Écoumène, 2017a).

Les Jardins de l’Écoumène sont des artisans semencier offrant une quantité impressionnante de graines biologiques depuis 2001. Guylaine St-Vincent et Jean François Lévêque, les propriétaires de l’entreprise, offrent toujours de précieux conseils aux jardiniers débutants sur leur site web. Entre autres, ce calendrier de culture des plantes potagères, qui est d’un immense aide pour n’importe quel jardinier :

Calendrier de culture des plantes potagères en zone 5 et 6

Crédit image : Calendrier de culture des plantes potagères en zones 5 et 6, disponible gratuitement en format pdf sur le site des Jardins de l’Écoumène

À noter que cette figure est valable pour les zones de rusticité 5 et 6. Le même calendrier de culture, adapté pour les zones 3 et 4 est aussi présent sur via le même lien. Pour déterminer votre zone de rusticité, consultez l’encadré suivant:

Déterminer sa zone de rusticité

Zone de rusticité

Crédit illustration: Carte de rusticité des plantes de 2000, Agriculture et Agroalimentaire Canada, s.d.

La zone de rusticité est un simple classement des plantes vis-à-vis votre climat local. Au Québec, 5 zones sont représentées: 1, 2, 3, 4 et 5. Plus le chiffre (ou la lettre – a et b-) est petit, plus l’hiver est froid et les conditions, rudes. « Maintenant que vous connaissez et comprenez votre zone, il s’agit de chercher les plantes qui correspondent à votre zone ou à toute zone inférieure.

[…]

Ainsi, si vous vivez en zone 3b, il vous faut des plantes de zone 1a, 1b, 2a, 2b,3a ou 3b, mais pas de plantes des zones 4 ou 5 » (Hogson, 2006).

Il est aussi possible de consulter une carte interactive pour déterminer la zone de rusticité applicable à votre emplacement en consultez l’adresse suivante: http://www.planthardiness.gc.ca/index.pl?m=24&speciesid=1000000&phz=phz1981-2010&bc=1&&lang=fr.

Bref, le jardinage n’amène que du positif dans la vie d’un jardinier, qu’il soit débutant ou expérimenté. Vous en connaissez beaucoup des activités physiques qui en plus de vous mettre en forme, vous fournissent des aliments sains et santés à faible prix?

Pour débuter un jardin comestible cette année, commencez par une étape importante, celle des semis. En espérant que ces conseils vous donneront le goût de jouer dans la terre… Je sais que mes mains à moi s’y retrouveront!

Surveillez Écoactualité pour la suite de cet article pour plus de trucs et conseils, cette fois au niveau des différents légumes à utiliser dans votre potager!


Références :

Agriculture et Agroalimentaire Canada (s.d). Zones de rusticité des plantes au Canada. [En ligne] http://sis.agr.gc.ca/siscan/nsdb/climate/hardiness/index.html  (page consultée le 16 février 2017).

Défi Santé (2017). Pourquoi 5? [En ligne] http://www.defisante.ca/manger-mieux/fruits-et-legumes/pourquoi-5 (page consultée le 17 février 2017).

Harrison Julien, P. (2016). Hausse de prix : un Canadien sur quatre mange moins de fruits et légumes frais. Radio-Canada. [En ligne] http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/785318/prix-legumes-fruits-etude-consommation-sylvain-charlebois (page consultée le 16 février 2017).

Hogson, L. (2006). Les 1500 trucs du jardinier paresseux. Ottawa, Broquet inc,704 p. (Collection Le jardinier paresseux).

Jardinier paresseux (s.d). Biographie. [En ligne] https://jardinierparesseux.com/biographie/ (page consultée le 17 février 2017).

Jardins de l’Écoumène (2017a). C’est l’temps des semis! [En ligne]             http://cdn.ecoumene.com/boutique/trucs-et-astuces/pdf/semis_interieur_2017.pdf  (page consultée le 16 février 2017).

Lowry, C.A. et al. (2007). Identification of an immune-responsive mesolimbocortical serotonergic system: Potential role in regulation of emotional behavior. Neuroscience, Volume 146, Issue 2, Pages 756-772

Paddock, C. (2007). Soil Bacteria Work In Similar Way To Antidepressants. [En ligne] http://www.medicalnewstoday.com/articles/66840.php (page consultée le 16 février 2017).

Pages jaunes (s.d). 5 bienfaits du jardinage. [En ligne] http://www.pagesjaunes.ca/trucs/5-bienfaits-du-jardinage/ (page consultée le 16 février 2017).

Sagan, A. (2016). Les Canadiens boudent des fruits et légumes frais. Le devoir. [En ligne] http://www.ledevoir.com/societe/consommation/472717/etude-les-canadiens-boudent-des-fruits-et-legumes-frais-optant-pour-le-surgele (page consultée le 16 février 2017).

Santé Canada (s.d). Combien de portions du Guide alimentaire de Légumes et fruits dois-je consommer ? [En ligne] http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/food-guide-aliment/choose-choix/fruit/need-besoin-fra.php (page consultée le 17 février 2017).

 

Note : toutes les photos de semis ont été prises par l’auteur 🙂


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